C'est dans un bus rempli de mineurs pour la plupart que nous quittons les brumes de Lima. Quelques regards par la fenêtre avant la tombée de la nuit me permettent d'apercevoir des reliefs tourmentés et des montagnes aux strates strictement verticales et à la hauteur vertigineuse.
Bientôt, sommets enneigés et lagons superbes se succèdent me laissant époustouflée par tant de beauté. Je voudrais pouvoir m'arrêter un instant pour contempler sereinement ces paysages grandioses mais pas de halte autorisée, le bus file à vive allure, pilant brusquement de temps à autre quand le croisement avec un autre véhicule s'avère impossible.
Pachapaqui, Huanzala, ces mines bien connues des collectionneurs pour leurs beaux spécimens minéralogiques apparaissent sur le bas côté de la route laissant entrevoir le quotidien de dur labeur dans une zone fortement contaminée qu'est celui des mineurs et leurs familles.
Arrivée sur place enfin à 4h du matin! L'air est glacial et malgré les vêtements chauds pris en prévision, l'urgence est de trouver un hôtel, quel qu'il soit, l'eau chaude étant ici un doux euphémisme.
Réveil quelques heures après sous un soleil éclatant et contre toute attente, une douce température. La "chasse" aux minéraux commence. Mais ici, point d'urgence, il faut s'armer de patience, discuter longuement, revenir maintes et maintes fois avant de tomber enfin sur des pièces intéressantes car bien souvent, les merveilleux spécimens décrits s'avèrent n'être que de vulgaires cailloux sans le moindre intérêt.
C'est pourquoi lorsqu'après quelques déceptions, je déballe enfin des pyrites "prometteuses", mon coeur s'emballe et s'émeut devant ces octaèdres parfaits que j'espère brillants une fois nettoyés.
En effet ici, il faut se risquer à acheter en l'état au risque de mauvaises surprises. Rien n'est ne serait-ce que lavé, ainsi les pièces sont plus lourdes, 20% du poids disparaît lors du nettoyage. Après une pesée folklorique à l'aide d'une balance romaine datant de Mathusalem, c'est le moment pour moi d'emballer soigneusement le tout pour ramener les pyrites en bon état à Lima, les nettoyer et n'envoyer en France que les meilleures d'entre-elles.
Voici quelques belles pyrites octaédriques ramenées de ce périple :